mercredi 23 juillet 2025

Pénombre !

 


Kavouri : Dernier Assaut

Les cri rauque des Kavouri fendit la nuit comme un éclair dans l’obscurité.

Les soldats Dargon s’arrêtèrent net. Un court instant, le silence tomba, lourd et suspendu, juste avant l’orage.

— Contact ! hurla l’un d’eux.

Le feu jaillit aussitôt, brutal, aveuglant. Les rafales traçaient des arcs incandescents dans la pénombre, découpant les silhouette massive des Kavouris en plein mouvement.

Ils couraient. Ils couraient droit sur eux, leur corps parcouru d’impacts, les membres saccadés par la violence des balles. Mais il avançait toujours, inarrêtable, comme une force ancestrale venue réclamer son dû.

L’un des Dargon, trop lent, fut percuté de plein fouet. Son armure explosa dans un craquement métallique, et son cri mourut avant de franchir ses lèvres. Deux autres tentèrent de prendre les Kavouri en tenaille, mais ils pivotaient avec une rapidité inhumaine, lacérant l’air de leur tire. Un casque vola. Du sang éclaboussa les pierres.

Mais déjà, les tirs reprenaient. Plus précis. Plus méthodiques.

Le dernier soldat Dargon s’agenouilla, un genou à terre, haletant, criblé de blessures. Sa respiration sifflait dans son casque. L’un de ses bras pendait, presque arraché. Il leva les yeux vers le Kavouri qui le regardait à présent.

Il ne bougea plus.

Un silence pesant retomba...

Le dernier soldat kavouri vivant parmi les mort et mourant se fit un trophée avec le médaillon de se soldat Dargon.

Les reflets bleutés de sa cuirasse luisaient faiblement sous la clarté froide des lunes jumelles. Tapis dans l’ombre d’un rocher ébrécher par les impactes de balles, le soldat Kavouri ne bougeait pas. Immobile, silencieux, il attendait son heure scrutant le médaillon au creux de sa mains.

Dernier survivant de son escouade il n'a que soixante-douze heures d'existence. Il poursuivait seul la mission. Il ne l’envisageait même pas, Reculer aurait été un déshonneur..

Né pour êtres une machine de guerre, sans remord, voué au sacrifice ultime.

Né pour la guerre, un outil sacrificiel, une arme parmi d'autres. Aucun remords. Aucune peur.

Pourtant, quelque chose allait clocher ce soir-là.

Les kavouris ont subit de lourde perte fasse aux unité Dargon. Les hautes sphères kavouri Dépêcher par le manque d’effectif on dû précipiter l'incubation des combattants kavouri. Il fut sortie d'incubation en 16 heure a peine. Ce qui ne fut pas sans incidence sur leur comportement individualiste. Armé, conditionné, envoyé sur le front vingt-quatre heures plus tard.

Transmis par le Haut-Commandement Kavouri : Leur objectif prioritaire : atteindre la colonie humaine codée 14402, située sur le flanc sud du continent Vareen. Cette implantation abrite un avant-poste des forces spéciales DARGON, à haute valeur stratégique. Son élimination est impérative.

L’unité devra se déployer en silence sous couverture magnétique. Aucun signal ne doit être émis.

Une fois en place, neutraliser les systèmes de communication et semer le doute dans les rangs ennemis. La peur doit précéder la tempête.

L'avant-poste devra être anéanti avant l’aube locale. Les explosifs à onde résonante sont autorisés. La désorientation ennemie est un objectif secondaire.

Toute interaction avec les colons civils est proscrite : ignorer ou éliminer selon nécessité opérationnelle. Aucun prisonnier.

L’ombre est votre arme. La fin, votre certitude.

Sa mission initiale sur la colonie 14402 était claire : atteindre un avant-poste Dargon, le neutraliser, semer le chaos et briser les lignes ennemies. Une opération de sabotage à haut risque. Son escouade n’était jamais censée revenir. Et pourtant, seul lui avait survécu. Par miracle. Ou par malédiction.

Dissimulé dans les ténèbres, il jouait distraitement avec les insectes lumineux qui gravitaient autour de lui. Une distraction primitive. Un simulacre de vie.

Le temps s’étirait, épais, lourd. Pour ne pas sombrer, il s’était mis à méditer. À penser. À… réfléchir.

C’est là que le doute s’était infiltré.

D’abord comme une ombre ténue, un souffle étranger dans l’esprit. Puis comme une tempête. Pourquoi était-il encore là ? Pourquoi se sentait-il vide ? Pourquoi la mort de ses frères clonés le rongeait-elle comme une plaie mal refermée ?

Il comprit.

Il devenait conscient.

Pas de ses ordres. Pas de sa mission. Mais de lui. De son être.

De sa brièveté. De sa fin.

Et le doute… c'était le poison de la conscience.

Le doute… c'était déjà la mort.

Au loin, une nouvelle patrouille Dargon commander par le Caporal Elias Mern, 1215e DARGON approchait. Il entendait leurs pas lourds, leurs voix étouffées par les communicateurs. Ils étaient sept. Suffisamment pour l’éliminer. Ou pour mourir sous ses coups.

Il aurait pu se cacher. S’enfuir.

Mais il ne voulait plus fuir. Ni obéir.

Le doute c'est la conscience de la mort, je suis un traître pensa-s’il.

La culpabilité montait en lui comme un feu glacé. Non pas celle d’un traître à sa cause — il n’en reconnaissait plus aucune — mais celle d’un être ayant enfin compris la valeur de la vie… trop tard.

Alors il fit le seul choix qu’il lui restait.

Il se leva lentement, sortit de l’ombre, et chargea dans la lumière blafarde de la nuit, dans un cri que seul le vent emporta.

Un dernier assaut. Un baroud d’honneur. Non pas pour vaincre… mais pour cesser d’exister.

Et dans cette dernière seconde, tandis que les balles traçaient leur chant funèbre autour de lui, une pensée traversa son esprit naissant, fragile comme une étincelle dans l’obscurité :

« La mort n’existe pas... Seul le souvenir s’éteint. »

Une Brèche dans le Mur

Le lendemain, Elias fut convoqué dans la salle de débriefing.

Le commandant Semenov Nikolaï, responsable des opérations tactiques du secteur 14402, le reçut avec son habituelle froideur militaire.

— Mern. Votre rapport mentionne une "volonté propre" chez un ennemi.

— Oui, mon colonel.

— Ce n’est pas à vous d’évaluer la conscience d’une cible. Vous êtes soldat, pas neurologue.

— Je sais. Mais… je l’ai vu hésiter. Il n’a pas attaqué pour tuer. Il cherchait… la fin.

— La fin ? répéta Séménov avec une moue cynique. Il est mort. Fin de l’histoire.

Ils se leva et désigna l’écran derrière lui. Des projections s’affichaient : des renforts kavouri affluaient. La guerre s’intensifiait.

— Vous croyez que ces choses hésitent ? Elles nous tueraient sans cligner des deux yeux si elles en avaient pas trois. Vous avez fait votre devoir. Maintenant tournez la page.

Mais Elias ne répondit pas.

Il sortit de la pièce sans saluer.

Nocturne

La nuit suivante, il retourna seul sur le lieu du combat.

Le champ de bataille était vide, nettoyé. Les corps emportés. Les traces effacées.

Mais Elias savait où il l’avait vu tomber.

Il s’agenouilla à l’endroit précis, ramassant le médaillon dans le sable.

— Si tu t’es éveillé, pensa-t-il, alors d’autres le peuvent aussi.

Et si vous devenez plus que ce qu’ils veulent que vous soyez… alors cette guerre est déjà condamnée.

Le vent soufflait doucement.

La guerre continuait. Mais une brèche s’était ouverte.

Et elle ne se refermerait plus.

Des heures plus tard, dans un bunker Dargon, Elias déposa le médaillon sur son bureau. Il activa une balise de codage personnel et y grava un message :

> Inconnu. Ennemi tombé au combat. A montré une volonté propre. Acte de conscience avéré.

> À ne pas effacer. À ne pas oublier.

> — Caporal Elias Mern, 1215e DARGON.

« La mort n’existe pas... Seul le souvenir s’éteint. »