jeudi 4 septembre 2025

Croix de guerre !



I. La boue et les ombres

Colonie 14402 — Zone 2123A
03h14, temps universel.

Zone 2123A de la Colonie 14402 au milieux des pleine boueuse un camps de fortune des unité Dargon trône fièrement comme un coq sur tas de fumier. Le temps est grisâtre propice a la mélancolie, le ciel de la colonie 14402 était une plaie purulente, la pluie tombait fine, sournoise, dessinant des perles froides sur les tôles cabossées du camp. Les flaques d’eau, éparpillées dans les ornières boueuses, reflétaient la lumière blafarde d’un soleil absent, offrant d’étranges éclats de vie dans ce tableau où tout respirait la mort. une pluie fine qui s’écrasait dans les flaques, déformant les reflets tremblotants des rares lueurs du camp. La lumière des projecteurs, filtrée par le voile humide, projetait des éclats d’argent sur la boue sombre, donnant à ce tableau de désolation une beauté froide et inattendue. La pluie tombait par vagues, transformant le sol en une bouillie gluante qui collait aux bottes des soldats, aux uniformes, aux âmes. Chaque pas s’accompagnait d’un bruit de succion dégoûtant, comme si la terre elle-même refusait de lâcher ses proies. Les flaques d’eau, miroirs éphémères, reflétaient un monde en décomposition : des visages creusés, des armes rouillées, des regards vides. Parfois, un éclair de lumière perçait la grisaille, et pendant une seconde, tout semblait beau. Puis la boue reprenait ses droits. Comme si la lumière elle-même hésitait à survivre dans ce paysage de ruines. La zone 2123A n’avait aucune valeur stratégique. Personne ne s’en souciait. Même sur les cartes de l’état-major, elle n’était qu’une tache, une erreur de cartographe, une chiure de mouche incrusté par négligence. Ici, on s’ennuyait. On s’enlisait dans la boue. La boue collait aux bottes, avalait les pas, et chaque souffle sortait en nuages froids. Et chaque journée s’étirait comme une éternité. Le ciel, d’un gris uniforme, pesait sur les épaules comme un couvercle sur un cercueil.
Les soldats y pourrissaient, rongés par l’ennui, la faim, et cette certitude lancinante : ils étaient oubliés. Oubliés des leurs. Oubliés de Dieu.

Dans la boue de ce poste avancé une escouade de vingt-cinq soldats des unités spéciales Dargon vivaient là, oubliés de tous. Ils tenaient leur position, retranchés comme des naufragés sur une île condamnée. Le camp de la Zone 2123A se dressait là, pathétique, plaques de métal cabossées et bâches déchirées battant au vent. Un avant-poste de fortune… et pourtant, pour les 25 hommes qui y tenaient encore, c’était le dernier bastion d’humanité.

En état de siège depuis plusieurs jours, le camp était pris au piège. Les Kavouri — stratège implacable, aux assauts méthodiques — encerclaient la zone.
Silencieux d’abord, puis omniprésents. L’ennemi avait encerclé le camp, pire encore, plaçant des brouilleurs avaient réduit les communications au silence. Impossible de communique la situation à l’état-major, aucun message ne passait, aucune demande de renfort ne parvenait. Plus de renforts, plus d’échappatoire , le silence était devenu une mort assuré.

La pluie frappait les tôles comme un tambour funéraire, l’air sentait la moisissure, la sueur et la peur.

Le commandant Lazare Ponticelli observait l’horizon, les mains crispées sur la poignée de son pistolet. Il sentait le poids des regards de ses hommes sur sa nuque. Vingt-cinq paires d’yeux injectés de sang, vingt-cinq visages creusés par la fatigue et la résignation. Ils savaient. Ils savaient tous que c’était fini.

Dans la tente de commandement, une lampe grésillait, jetant des ombres déformées sur les murs de toile. Le Commandant Lazare Ponticelli, trente-quatre ans, observait une carte chiffonnée qui ne servait plus à rien.
Son visage, marqué par les privations, restait impassible. Seul son regard trahissait la fatigue : deux éclats d’acier perdus dans la tourmente.

 — On ne peut plus communiquer avec l’état-major, dit un sergent en brisant le silence.
 — Le silence parlera pour nous, répondit Lazare d’une voix calme.
 — Et les renforts ?
 Lazare eut un sourire amer.
 — Quand ils arriveront, il ne restera plus personne à sauver.

Ses hommes l’écoutaient, certains les poings crispés, d’autres le regard vide, engloutis dans la résignation. Ils savaient. Tous savaient.
Ce n’était plus qu’une question d’heures… peut-être de minutes.
La mort marchait déjà vers eux.

— "Nous n’avons plus de munitions..." fit remarquer un soldat, tremblant.
Lazare inspira profondément, puis son regard s’enflamma d’une lueur étrange.
— "Peu importe. Nous vendrons chèrement notre peau."

Un silence pesant suivit ses mots. Même la pluie sembla s’arrêter un instant.

À l’intérieur, le silence pesait.
Seul le claquement irrégulier d’une goutte tombant d’un toit fendu rompait la torpeur.

Dans son abri, Commandant Lazare Ponticelli, 34 ans, observait la pluie. Son visage portait des cernes d’insomnie, son uniforme était trempé, et son regard, fixe, trahissait un homme au bord du gouffre.

Une voix brisa le silence.
— "Commandant… les Kavouri bougent toujours pas."
Ponticelli ne répondit pas. Il serra les dents, son souffle forma un léger nuage devant ses lèvres.

Un autre soldat, plus jeune, cracha au sol :
— "Ça fait trois jours qu’ils nous encerclent. Trois jours qu’ils jouent avec nos nerfs. Bordel, qu’ils attaquent !"

Un rire amer s’échappa d’un coin de la pièce. C’était Sergent Varnek, l’artilleur :
— "Tais-toi, gosse… Plus longtemps ils attendent, plus longtemps tu respires. Tu devrais les remercier."

Le soldat baissa les yeux, incapable de soutenir le regard du sergent.

Ponticelli parla enfin, d’une voix basse, mais tranchante :
— "Peu importe. Qu’ils viennent ou non, notre devoir reste le même : tenir."

Il se leva, son ombre massive projetée sur la tente, et parcourut des yeux les visages épuisés de ses hommes.
— "Je vais pas vous mentir. Personne ne viendra nous sauver. Pas de renforts. Pas d’exfiltration. Pas d’héroïsme."

Il fit une pause, son regard dur mais vibrant d’une étrange fierté.
— "Mais on est DARGON. Et tant que nous respirons… ils ne passeront pas."

Un silence.
Un souffle collectif.
Puis quelques hochements de tête. Les hommes savaient. Ils savaient tous.

 Soldat Briev — (entrant timidement)
 « Commandant… »

 Ponticelli — (sans lever les yeux)
 « Quoi, Briev ? »

 Briev — (hésitant)
 « Les hommes… ils demandent si… enfin… combien de temps on tient encore. »

 Ponticelli — (un souffle amer lui échappe)
 « Ça dépend. Tu veux la version douce, ou la version honnête ? »

 Briev — (silence)
 « … La version honnête, mon commandant. »

 Ponticelli — (relève enfin la tête, son regard est éteint)
 « Alors écoute bien. Quand ils décideront d’attaquer… on tiendra dix minutes. Quinze peut-être… si les dieux ont un sens de l’humour. »

Briev hoche la tête, la gorge serrée. Il ne répond rien. Il sait que tout le monde a déjà compris. Les regards échangés dans le camp sont plus bavards que n’importe quel discours : ici, la mort est une certitude. La seule inconnue, c’est l’heure.


II. L’homme qui refusait de plier

Lazare sortit de la tente.
La pluie froide lui fouetta le visage, et soudain, il se revit avant tout ça.

Avant les Dargons, avant la guerre, Lazare Ponticelli n’était rien. Un fantôme dans un deux-pièces insalubre, au cœur d’une cité où les murs suintaient la misère et où les rêves pourrissaient avant même d’éclore. Il passait ses journées à observer, par la fenêtre crasseuse, les flaques d’eau qui reflétaient un ciel perpétuellement gris. Il avait appris à compter les gouttes de pluie qui glissaient le long de la vitre, à écouter les cris des enfants dans la cour, les engueulades des couples, les sirènes de police. Il vivait dans un monde en noir et blanc, où chaque jour était une répétition du précédent.

Il n’avait ni famille ni amis. Juste une routine, une discipline de fer qu’il s’imposait comme une pénitence. C 'était devenu son sacerdoce la discipline quasi martial pour ne pas perdre pieds et rester digne. Cent pompes au réveil. Une douche glacée. Un café noir, sans sucre, avalé d’un trait. Il se rasait tous les matins, même quand il n’avait personne à impressionner. Il repassait ses chemises, même quand il n’avait nulle part où aller. C’était sa façon de résister, de ne pas sombrer. Parce que sombrer, c’était accepter. Et accepter, c’était mourir. Se résigner, c'est la petite mort et il n'était pas question pour Lazare Ponticelli de capituler.

Les voisins le fuyaient. Les enfants se tenaient à distance, comme s’il portait la peste. Les adultes détournaient les yeux quand il passait. Par peur ? Par dégoût ? Peu importait. Il était un épouvantail, un homme dont la simple présence semblait attirer le malheur. Alors il se murait dans le silence, préférant la compagnie de ses démons à celle des vivants.

Un soir, alors qu’il fixait son reflet dans le miroir fissuré de sa salle de bain, il avait compris une chose : il ne voulait pas finir comme eux. Comme ces ombres qui traînaient dans les cages d’escalier, ces loosers qui puaient l’alcool et la résignation. Il ne voulait pas devenir une statistique, un nom sur une liste de chômeurs, un cadavre retrouvé dans un caniveau.

Alors il avait fait son choix : Il avait franchi la porte du centre de recrutement des unités Dargons et rejoins les forces spéciales. Les Dargons lui avaient offert ce qu’il n’avait jamais eu : une voix. Une raison de se lever le matin. Une famille, aussi dysfonctionnelle soit-elle.

III . La Croix

Et puis, il y avait eu la Croix de Guerre.
Ce soir-là, il la sortit de sa poche et la posa dans sa paume.
Sous la pluie, l’éclat du métal semblait presque irréel.

Reçue quelques semaines plus tôt, elle pesait dans sa poche comme une malédiction. « Une médaille pour les morts, » avait ricané le soldat Morvan en la voyant. Ponticelli avait souri, amer. « Au moins, ils ne m’auront pas attendu pour me l’épingler sur la poitrine.
Autour de lui, ses hommes avaient échangé des regards inquiets. L’un d’eux avait murmuré :
— "Commandant… c’est la médaille qu’on file aux morts, d’habitude."*
Un autre ajouta, nerveux :
— "Vous allez nous porter la poisse avec ça."
Puis un autres
— « Hum… la médaille du morts, » sur un ton sarcastique dit l’un de ses hommes.
D’habitude, on la donne aux gars après les avoir enterrés. »
 — Tu sais ce qu’on dit, Commandant, avait plaisanté son second le Sergent Varnek.
 — Dis-moi.
 — Cette médaille, on la donne aux morts. Ceux qui tiennent jusqu’au bout… mais qu’on n’a pas le temps d’enterrer.
 Lazare avait souri, d'un énième rictus fatigué :
 — Alors je suppose qu’elle m’attendait depuis longtemps.
 — Alors elle m’attendra.... encore un peu.

 — Varnek
 « Cette foutue croix… c’est un mauvais présage, commandant. Les gars le pensent. Moi aussi, si je dois être franc. »

 Ponticelli (sèchement)
 « Ce n’est qu’un bout de métal, Sergent Varnek. Rien de plus. »
 (il baisse la voix, presque un murmure)
 « Mais ils ne l’auront pas. Celle-là… ils ne l’auront pas. »

IV. Avant l’orage, l’attente L’attente et la folie

Le quatrième jour, un vent étrange balaya le camp. Les Kavouri n’avaient toujours pas bougé. L’humidité rongeait les nerfs. Les hommes s’agitaient, incapables de rester en place. Certains affûtaient leurs couteaux pour la centième fois, d’autres gravaient des noms sur leurs fusils. Certains soldats jouaient aux cartes, d’autres nettoyaient leurs armes par automatisme, encore et encore. L’attente rongeait les nerfs. Les heures s’étiraient comme des jours.
La pluie, elle, ne cessait jamais.

Ponticelli marche entre les abris, inspectant ses hommes. Il s’arrête parfois pour poser une main sur une épaule, offrir un hochement de tête. Il sait que les mots ne suffisent plus.

Soldat Lasko, le plus jeune de l’escouade, à peine vingt ans, se balance d’avant en arrière, les yeux écarquillés :
— "On va tous crever… Hein ? Faut pas se mentir. On va y passer."

Varnek le fusille du regard :
— "Ferme-la, bleu."

Mais Lasko continue, la voix brisée :
— "C’est pas juste… On aurait pu nous sortir d’ici ! On nous a laissés crever comme des chiens !"

Ponticelli s’avance, lentement, et le saisit par le col, le forçant à le regarder droit dans les yeux :
— "Regarde-moi."
Lasko tremble.
— "Personne ne nous a laissés crever. On savait, tous, pourquoi on s’engageait. Ici, maintenant, on fait face. Pas pour eux là-haut, pas pour l’état-major… mais pour nous. Tu comprends ?"
Lasko hoche la tête, les lèvres serrées, et ravale ses sanglots.

— « Ils nous font mariner, ces enfoirés, » gronda Morvan, les doigts serrés sur son fusil. « Ils savent qu’on est à sec. Ils attendent qu’on craque. »

— « On ne craquera pas, » répondit Ponticelli, mais sa voix manquait de conviction.

« Facile à dire, mon commandant, » murmura Veyrat, les mains tremblantes. « Vous avez vu vos yeux ? On dirait ceux d’un mort. »

Ponticelli ne répondit pas. Il sortit la Croix de Guerre de sa poche et la fit tourner entre ses doigts. La médaille, froide et lourde, semblait peser plus que le métal. L'ennemie les Kavouris, la médaille lui brûlait la paume. Il savait ce qu’ils feraient de son cadavre, de ses décorations. Ils en feraient des trophées, des reliques de leur victoire. « Pas celle-ci, » gronda-t-il entre ses dents.

— « Vous croyez qu’ils vont vous enterrez avec ? » demanda Morvan, sarcastique. « Ou qu’ils la prendront pour la fondre en souvenir ? »

— « Ils ne l’auront pas, » murmura Ponticelli.

— « Qu’est-ce que vous racontez ? » Veyrat se rapprocha, méfiant. « Vous allez la cacher ? »

— « Non. » Ponticelli se leva d’un bond, les yeux brillants d’une lueur fiévreuse. « Je vais m’assurer qu’ils ne puissent jamais l’avoir. »

— « Mon commandant, vous êtes malade ? » Morvan attrapa son bras. « Vous allez faire quoi ? »

— « Ce qu’il faut. » Ponticelli se dégagea et se dirigea vers l’abri blindé, une vieille remorque rouillée qui avait survécu à trois bombardements.

— « Attendez ! » Veyrat le suivit, paniqué. « Vous pouvez pas nous laisser comme ça ! »

— « Je ne vous laisse pas, » répondit Ponticelli en ouvrant la porte grinçante. « Je vous donne une raison de tenir. »

Il déposa son pistolet sur une caisse, puis y posa la Croix de Guerre. « Soudez cette porte. Maintenant. »

— « Mais… pourquoi ? » demanda Veyrat, les larmes aux bord des yeux.

— « Parce que certaines choses doivent rester à nous, » murmura Ponticelli. « Même dans la défaite. »

Les soldats échangèrent des regards incertains. Puis, un à un, ils attrapèrent leurs chalumeaux.

V. L'assaut

Le tonnerre gronde au loin, mais ce n’est pas le ciel. C’est le sol qui tremble.
Une vibration sourde monte des entrailles de la terre. Les flaques se mettent à frémir, leurs surfaces se couvrant de cercles concentriques. Les soldats échangent des regards lourds. Personne ne parle. Personne ne respire.

Puis un cri.
Pas un cri humain.

Le son traverse la brume comme une lame d’acier. Grave, guttural, presque liquide, il se propage, se répercute sur le camp, jusqu’à s’éteindre dans un silence total. Le genre de silence qui colle à la peau et qui hurle sans un mot.
Le sol vibre sous les pas des Kavouri. Une armée invisible dans la nuit. Puis un rugissement, guttural, monstrueux. Les sirènes du camp hurlent. Les hommes se mettent en position.

Au loin, les chants kavouri résonnaient, gutturaux, inhumains.
Puis le vacarme commença : des tambours sourds des canons, une clameur bestiale, des silhouettes qui avançaient dans la brume. Les fusils DARGON crachent leurs dernières balles. Les traînées bleutées des tirs déchirent la nuit. Mais les Kavouri avancent, méthodiques, monstrueux, insensibles aux pertes.

L’aube grise se leva sur un champ de boue.

 
— « DARGON ! ÉCOUTEZ-MOI ! Ce camp, personne ne le reprendra vivant !
Tant que nous respirons, cette terre reste la nôtre ! »

La ligne recule. Les hommes tombent un à un. Mais Ponticelli tient. Il tire, recharge, tire encore. Sa voix se déchire.
Un obus plasma frappe l’abri principal. Des débris retombent comme une pluie de feu. La fumée envahit le camp. Ponticelli sentit une douleur fulgurante lui déchirer le ventre, mais il continua à donner des ordre, à hurler des consigne, à refuser de tomber. Ponticelli lève une dernière fois les yeux vers le ciel...

Le silence, et l’odeur du sang.
La mort, ce jour-là, eut son dû.
La doctrine ils ne passerons pas... vaincre ou mourir...

VI. Cinquante ans plus tard

Colonie 14402 la Zone 2123A n’était plus qu’un champ de ruines, un nom oublié dans les archives militaires. Personne ne se souvenait des vingt-cinq hommes qui y étaient morts ce jour-là.

Jusqu’à ce qu’une équipe de récupération, en dessoudant la porte d’une vieille remorque blindée, ne tombe sur un pistolet et une médaille.

La Croix de Guerre de Lazare Ponticelli reposait sur une caisse rouillée, intacte, comme si le temps n’avait pas osé la toucher.

Le camp fut retrouvé cinquante ans plus tard.

Aujourd’hui, la Croix de Guerre de Lazare Ponticelli repose dans le musée des unités Dargons, derrière une vitre blindée. Une relique. Un symbole.

La plaque d’hommage porte ces mots :

 “Zone 2123A.
 Ici, vingt-cinq hommes ont tenu.
 Commandant Lazare Ponticelli.
 Ils ne sont pas morts.
 Ils sont restés debout.”

Les visiteurs passent devant sans comprendre. Ils ne voient qu’un bout de métal.

Mais parfois, quand la lumière frappe la vitrine d’une certaine façon, on dirait que la médaille brille encore.

Comme une promesse tenue. 


mercredi 23 juillet 2025

Pénombre !

 


Kavouri : Dernier Assaut

Les cri rauque des Kavouri fendit la nuit comme un éclair dans l’obscurité.

Les soldats Dargon s’arrêtèrent net. Un court instant, le silence tomba, lourd et suspendu, juste avant l’orage.

— Contact ! hurla l’un d’eux.

Le feu jaillit aussitôt, brutal, aveuglant. Les rafales traçaient des arcs incandescents dans la pénombre, découpant les silhouette massive des Kavouris en plein mouvement.

Ils couraient. Ils couraient droit sur eux, leur corps parcouru d’impacts, les membres saccadés par la violence des balles. Mais il avançait toujours, inarrêtable, comme une force ancestrale venue réclamer son dû.

L’un des Dargon, trop lent, fut percuté de plein fouet. Son armure explosa dans un craquement métallique, et son cri mourut avant de franchir ses lèvres. Deux autres tentèrent de prendre les Kavouri en tenaille, mais ils pivotaient avec une rapidité inhumaine, lacérant l’air de leur tire. Un casque vola. Du sang éclaboussa les pierres.

Mais déjà, les tirs reprenaient. Plus précis. Plus méthodiques.

Le dernier soldat Dargon s’agenouilla, un genou à terre, haletant, criblé de blessures. Sa respiration sifflait dans son casque. L’un de ses bras pendait, presque arraché. Il leva les yeux vers le Kavouri qui le regardait à présent.

Il ne bougea plus.

Un silence pesant retomba...

Le dernier soldat kavouri vivant parmi les mort et mourant se fit un trophée avec le médaillon de se soldat Dargon.

Les reflets bleutés de sa cuirasse luisaient faiblement sous la clarté froide des lunes jumelles. Tapis dans l’ombre d’un rocher ébrécher par les impactes de balles, le soldat Kavouri ne bougeait pas. Immobile, silencieux, il attendait son heure scrutant le médaillon au creux de sa mains.

Dernier survivant de son escouade il n'a que soixante-douze heures d'existence. Il poursuivait seul la mission. Il ne l’envisageait même pas, Reculer aurait été un déshonneur..

Né pour êtres une machine de guerre, sans remord, voué au sacrifice ultime.

Né pour la guerre, un outil sacrificiel, une arme parmi d'autres. Aucun remords. Aucune peur.

Pourtant, quelque chose allait clocher ce soir-là.

Les kavouris ont subit de lourde perte fasse aux unité Dargon. Les hautes sphères kavouri Dépêcher par le manque d’effectif on dû précipiter l'incubation des combattants kavouri. Il fut sortie d'incubation en 16 heure a peine. Ce qui ne fut pas sans incidence sur leur comportement individualiste. Armé, conditionné, envoyé sur le front vingt-quatre heures plus tard.

Transmis par le Haut-Commandement Kavouri : Leur objectif prioritaire : atteindre la colonie humaine codée 14402, située sur le flanc sud du continent Vareen. Cette implantation abrite un avant-poste des forces spéciales DARGON, à haute valeur stratégique. Son élimination est impérative.

L’unité devra se déployer en silence sous couverture magnétique. Aucun signal ne doit être émis.

Une fois en place, neutraliser les systèmes de communication et semer le doute dans les rangs ennemis. La peur doit précéder la tempête.

L'avant-poste devra être anéanti avant l’aube locale. Les explosifs à onde résonante sont autorisés. La désorientation ennemie est un objectif secondaire.

Toute interaction avec les colons civils est proscrite : ignorer ou éliminer selon nécessité opérationnelle. Aucun prisonnier.

L’ombre est votre arme. La fin, votre certitude.

Sa mission initiale sur la colonie 14402 était claire : atteindre un avant-poste Dargon, le neutraliser, semer le chaos et briser les lignes ennemies. Une opération de sabotage à haut risque. Son escouade n’était jamais censée revenir. Et pourtant, seul lui avait survécu. Par miracle. Ou par malédiction.

Dissimulé dans les ténèbres, il jouait distraitement avec les insectes lumineux qui gravitaient autour de lui. Une distraction primitive. Un simulacre de vie.

Le temps s’étirait, épais, lourd. Pour ne pas sombrer, il s’était mis à méditer. À penser. À… réfléchir.

C’est là que le doute s’était infiltré.

D’abord comme une ombre ténue, un souffle étranger dans l’esprit. Puis comme une tempête. Pourquoi était-il encore là ? Pourquoi se sentait-il vide ? Pourquoi la mort de ses frères clonés le rongeait-elle comme une plaie mal refermée ?

Il comprit.

Il devenait conscient.

Pas de ses ordres. Pas de sa mission. Mais de lui. De son être.

De sa brièveté. De sa fin.

Et le doute… c'était le poison de la conscience.

Le doute… c'était déjà la mort.

Au loin, une nouvelle patrouille Dargon commander par le Caporal Elias Mern, 1215e DARGON approchait. Il entendait leurs pas lourds, leurs voix étouffées par les communicateurs. Ils étaient sept. Suffisamment pour l’éliminer. Ou pour mourir sous ses coups.

Il aurait pu se cacher. S’enfuir.

Mais il ne voulait plus fuir. Ni obéir.

Le doute c'est la conscience de la mort, je suis un traître pensa-s’il.

La culpabilité montait en lui comme un feu glacé. Non pas celle d’un traître à sa cause — il n’en reconnaissait plus aucune — mais celle d’un être ayant enfin compris la valeur de la vie… trop tard.

Alors il fit le seul choix qu’il lui restait.

Il se leva lentement, sortit de l’ombre, et chargea dans la lumière blafarde de la nuit, dans un cri que seul le vent emporta.

Un dernier assaut. Un baroud d’honneur. Non pas pour vaincre… mais pour cesser d’exister.

Et dans cette dernière seconde, tandis que les balles traçaient leur chant funèbre autour de lui, une pensée traversa son esprit naissant, fragile comme une étincelle dans l’obscurité :

« La mort n’existe pas... Seul le souvenir s’éteint. »

Une Brèche dans le Mur

Le lendemain, Elias fut convoqué dans la salle de débriefing.

Le commandant Semenov Nikolaï, responsable des opérations tactiques du secteur 14402, le reçut avec son habituelle froideur militaire.

— Mern. Votre rapport mentionne une "volonté propre" chez un ennemi.

— Oui, mon colonel.

— Ce n’est pas à vous d’évaluer la conscience d’une cible. Vous êtes soldat, pas neurologue.

— Je sais. Mais… je l’ai vu hésiter. Il n’a pas attaqué pour tuer. Il cherchait… la fin.

— La fin ? répéta Séménov avec une moue cynique. Il est mort. Fin de l’histoire.

Ils se leva et désigna l’écran derrière lui. Des projections s’affichaient : des renforts kavouri affluaient. La guerre s’intensifiait.

— Vous croyez que ces choses hésitent ? Elles nous tueraient sans cligner des deux yeux si elles en avaient pas trois. Vous avez fait votre devoir. Maintenant tournez la page.

Mais Elias ne répondit pas.

Il sortit de la pièce sans saluer.

Nocturne

La nuit suivante, il retourna seul sur le lieu du combat.

Le champ de bataille était vide, nettoyé. Les corps emportés. Les traces effacées.

Mais Elias savait où il l’avait vu tomber.

Il s’agenouilla à l’endroit précis, ramassant le médaillon dans le sable.

— Si tu t’es éveillé, pensa-t-il, alors d’autres le peuvent aussi.

Et si vous devenez plus que ce qu’ils veulent que vous soyez… alors cette guerre est déjà condamnée.

Le vent soufflait doucement.

La guerre continuait. Mais une brèche s’était ouverte.

Et elle ne se refermerait plus.

Des heures plus tard, dans un bunker Dargon, Elias déposa le médaillon sur son bureau. Il activa une balise de codage personnel et y grava un message :

> Inconnu. Ennemi tombé au combat. A montré une volonté propre. Acte de conscience avéré.

> À ne pas effacer. À ne pas oublier.

> — Caporal Elias Mern, 1215e DARGON.

« La mort n’existe pas... Seul le souvenir s’éteint. »

mercredi 7 mai 2025

Vaisseau Kavouri kamikaze.

 

Le désert de la colonie 14402 s’étendait à perte de vue, vaste océan de sable et de rocaille dont la monotonie, paradoxalement, captivait le regard. Le soleil de la colonie 14402 inonde le désert d’un éclat cru, révélant une étendue de dunes ocres et d’horizons infinis.Il y avait dans cette étendue aride une beauté brut, presque hypnotique, faite de silence et de lumière vif, de lignes sans fin et de mirages trompeurs. Chaque dune semblait figée dans le temps, comme si le monde avait cessé de tourner. Cette dualité entre la grâce austère du paysage et sa répétition oppressante éveillait chez les observateurs un sentiment mêlé de fascination et d’inquiétude. Mais cette sérénité ce silence immuable, presque sacré fut brutalement déchirée par l’apparition soudaine d’un vaisseau kamikaze kavouri, surgissant à ras du sol dans un sifflement métallique. L’engin fendit l’air, soulevant un nuage de poussière dense, striant la quiétude du désert d’une menace brutale et imminente.

À bord, il est seul dans son poste de commandement, baigné d’une lumière laiteuse, ses yeux grands ouverts sur la fin du monde. Le Commandant Kavouri observe avec des yeux neuf a travers un hublot les dernières lueurs du jour. Il n’a que quarante-huit heures d’existence; à peine éclos de son cocon d’incubation, il porte déjà la fatalité en bandoulière. Ses yeux bifides, emplis de curiosité innocente, découvrent un monde qu’il ne reverra jamais. Pour ses dernières heures, il murmure :

« Dans la fournaise des Dargon, la peur deviendra une arme. »

« Je ne suis que l’écho d’un souffle artificiel… Né pour mourir. Voilà ce que je suis.

Je ne connaîtrai jamais l’eau sur la langue. Ni le froid sur la peau. Mon existence n’a été conçue que pour cette ultime tâche.

Est-ce cela, la guerre ? Être une étincelle programmée pour brûler dans la nuit ennemie ?

…Pourquoi alors puis-je ressentir la beauté de ce désert ? Pourquoi puis-je avoir… peur ?

Non. Ce n’est pas la peur. C’est… la lucidité. La compréhension de l’œuvre que nous allons accomplir.

La stratégie des Kavouri est née d’une étude clinique de la psyché humaine sur des prisonniers : la vision de la mort, irrémédiable et sauvage, terrifie au plus profond l’âme mortelle. Le plan est simple et terrifiant : après l’impact, la vision de leurs corps déchiquetés doit traumatiser un maximum de soldats adverses. En brisant ainsi le moral des troupes ennemies, les Kavouri visent un effet psychologique dévastateur : semer l’effroi et l’abattement dans les rangs opposés, jusqu’à provoquer l’effondrement de leur volonté de combattre.

Dans cette optique, des milliers de prisonniers humains, sont embarqués à bord du vaisseau kamikazes kavouri. Dans les entrailles du vaisseau, des milliers de prisonniers humains, vidés de toute utilité, désormais réduits au rang de cargaisons, sont entassés avec un bataillon de soldats kavouri. Jamais offensive n’aura lorgné si froidement vers l’horreur.

---Le soleil écrase la poussière rouge de son œil aveuglant. À l’horizon, une ligne tremble, indistincte. Ce n’est pas une tempête, ni une patrouille… c’est autre chose.

Un soldat DARGON, le caporal Arven Salek, observe au loin à travers sa paire de jumelle.

Il murmure à la radio :

> « Ici Salek, tour de garde Alpha 4. Mouvement non identifié à 12 heures… bas, rapide, silence moteur. »

Une voix de l’officier de service répond sèchement :

> « Confirme approche ? »

> « C’est pas une approche, c’est le jugement dernier. »

L'objectif est a porté de vue : le vaisseau kamikaze vie ses dernier instant.

le jeune commandant Kavouri, à peine sorti de son cocon d’incubation, continuais de contempler le monde avec l’émerveillement naïf d’un enfant découvrant la vie. Deux jours seulement s’étaient écoulés depuis sa naissance : deux jours pour assimiler la stratégie implacable « Que restera-t-il de notre sacrifice ? » se demande-t-il à voix haute. « Des ruines, des cadavres, des esprits fracassés… Et surtout, un enseignement : la guerre n’est pas un échange de feux, mais une guerre des âmes. Celui qui tient le cœur de l’ennemi tient la victoire. »

« Nous ne sommes pas des êtres… nous sommes des souvenirs.

Et les souvenirs peuvent empoisonner les esprits plus sûrement que le feu ou le plomb.

Vous nous avez vus tomber. Vous avez vu les vôtres mourir avec nous.

Et maintenant… nous vivrons en vous.

Dans chaque cauchemar.

Dans chaque tremblement de vos mains.

Et c’est là que notre guerre… commence vraiment. »

Le silence... Puis l’onde de choc...

La base avancée Dargon, perchée sur une crête voisine, réagit dans un tumulte de sirènes d’alerte : trop tard. Le choc fut assourdissant. La coque se disloqua dans un éclair aveuglant, projetant une gerbe de flammes et de gravats sur la cour intérieure de la base. Plusieurs tourelles furent pulvérisées sur le coup. Les survivants Dargon, ensanglantés par le souffle, n’eurent d’autre choix que de reculer, sidérés par l’horreur du spectacle : cadavres humains éventrés, membres arrachés, et, mêlés à ce carnage, des corps kavouri affaissés dans la poussière rouge.

Le choc est apocalyptique. Un dôme de feu monte vers le ciel. Une onde sismique secoue la plaine entière. Une pluie de débris, de membres, de métal. Le vaisseau kamikaze s’est écrasé à pleine vitesse, son contenu libéré dans un chaos absolu. Un charnier vivant.

Et au cœur de ce carnage, les Kavouri survivants se jettent dans un dernier assaut, hurlant, tirant, jusqu'au-boutisme, jusqu’au dernier.

L'onde de l'impacte déchire le sol, soulevant des tourbillons de poussière qui reviennent, comme un châtiment, lécher les visages hagards des survivants. Les soldats Dargon, hébétés, contemplent l’hécatombe : corps disloqués, cadavres et bléssé agonisants, hurlements étouffés par la fureur des vents désertiques. Un tableau où la vie se fait charpie et la mort, funeste enseignante.

Lorsque la poussière se dissipa, les quelques kavouri encore debout se ruèrent parmi les décombres, hurlant leur défi caractéristique. Leurs voix stridentes percent l’air, appellent à l’anéantissement. Chaque coup porté s’inscrit dans une chorégraphie macabre conçue pour briser non seulement la chair, mais la volonté elle-même. Les Dargon, jadis fiers, reculent, dérobés par la terreur. Le vaisseau détruit n’était que le catalyseur : la peur tient désormais en lieu et place et plus rien ne pourra dissiper ce vertige psychologique.

Au crépuscule, lorsque le vacarme se meurt et que la poussière retombe en nappes ouatées, le vrai triomphe des Kavouri apparaît : leur sacrifice n’a pas été vain. Le moindre souffle de vie Dargon est désormais empreint de doutes ; la cohésion des troupes, jadis inébranlable, se fissure sous le poids des visions d’horreur. Les officiers Dargon reconnaissent que ces êtres aux formes étranges, surgis d’un autre monde, n’étaient pas seulement des ennemis : ils ont été des vecteurs de terreur absolue, sublimant la stratégie de guerre en une expérience psychologique sans précédent.

L'acceptation par les Dargon de l'altérité des kavouri a insuffler au unité spécial la peur de l'ennemie. Ce jour-là, la colonie 14402 ne reverra plus jamais son désert de la même manière : chaque ombre, chaque souffle de vent rappelle la courbe noire du vaisseau kamikaze, et dans le silence qui suit, résonne encore l’écho des âmes brisées.

mardi 25 mars 2025

Ecusson des unités DARGON

 

Wallart Élie portait fièrement l'écusson brodé des unités DARGON sur son uniforme. Mais derrière ce symbole de puissance et de discipline, il y avait un homme dont la vie, autrefois, n'était qu'une fuite perpétuelle, une errance sans but à travers les méandres d'une existence fade et sans relief.

À 23 ans, chômeur et célibataire, Wallart Élie traînait son ennui dans un studio délabré. Son quotidien se résumait à des bières tièdes, un frigo presque vide et une fenêtre donnant sur un horizon gris et indifférent. Ce soir-là, affalé sur une chaise bancale, il gratta machinalement son dos, fixa la canette glacée dans sa main et murmura, amer : « Rien de mieux qu'une bonne bière pour oublier qu’on existe. »

L'alcool noyait son chagrin autant que son esprit. L’idéal d’une vie meilleure lui avait toujours échappé, laissant place à un vide abyssal. Alors, dans un moment d’ébriété et de lassitude, il décida de sortir, traînant son désespoir dans les rues de la mégapole illuminée par des néons criards et des panneaux publicitaires vantant une vie de gloire et de discipline.

Les slogans de recrutement des unités d'élite DARGON parsemaient les façades des immeubles, projetant leurs promesses comme autant de phares dans la nuit sombre de son existence. L’un d’eux capta son attention :

Nous recrutons !

_Oubliez le passé, une seconde chance s’offre à vous !_

_Franchisez le pas : la persévérance est un trait du combattant._

_Si l’honneur est votre résilience,_

_Si la vertu de l’ordre moral guide vos pas,_

_Alors vous avez l’attitude qu’il faut pour intégrer les unités d’élite DARGON._

_Sachez-le, la porte des forces spéciales vous est grande ouverte._

Engagez-vous !

Un rictus amer s’étira sur ses lèvres. Un sourire de moribond. Avait-il vraiment quelque chose à perdre ? Oublié de tous, même de Dieu, il se laissa happer par cette promesse d’un renouveau, d’un sens, même illusoire. Sans conviction mais sans alternative, il franchit la porte du centre de recrutement.

Quelques mois plus tard, il arborait fièrement son uniforme, soldat d’élite DARGON, prêt à prouver sa valeur. On l’envoya sur le front. Sa première mission : écraser la rébellion de la colonie 33 685, un monde qui avait osé proclamer son indépendance. Wallart Élie découvrit alors la guerre sous son véritable visage. Ce n’était pas l’héroïsme des affiches, ni la gloire des discours. C’était la boue, le sang et la folie.

Il tua. Il massacra. Sans émotion, sans passion. Juste l’exécution froide d’ordres donnés par des officiers dont les visages étaient toujours loin des lignes de front. Les miliciens tombaient par centaines, puis par milliers. Leur chair calcinée se mêlait aux cendres des villes en flammes.

Puis vint ce jour où il se retrouva face à un charnier. Une fosse béante, remplie de cadavres. Ils avaient à peine vingt ans. Avant d’être des rebelles, ils avaient été comme lui : des chômeurs, des âmes en quête d’un idéal, d’un échappatoire. Ils avaient cru fuir leur misère, et s’étaient retrouvés ici, jetés en pâture à la machine de guerre.

Le regard vide, Wallart Élie sortit son communicateur et prit une photo. Pourquoi ? Lui-même n’en savait rien. Peut-être pour se prouver qu’il était encore là, vivant au milieu des morts. Peut-être pour figer ce moment où il venait de perdre, une seconde fois, son âme.



jeudi 20 mars 2025

Protagoniste du projet d'Album DARGON

 

L’univers DARGON se situe dans un futur sombre où la survie est réservée à une poignée de combattants d’élite, marqués par des expériences extrêmes sur la colonie 14402. Chaque protagoniste n’est pas seulement un survivant, mais le reflet d’un environnement brutal mêlant rigueur militaire et tensions sociales. Leur design doit ainsi raconter une histoire : celle d’une humanité résiliente mais fracturée, où chaque ride, cicatrice et expression renferme un passé lourd de sacrifices et d’espoirs déçus.

Approche par Personnage

Commandant Semenov Nikolaï

- Design et expression : Son regard stoïque et pénétrant est pensé pour évoquer l’autorité et la résilience. Les traits marqués, la mâchoire carrée et les cicatrices discrètes témoignent d’un leadership forgé dans l’adversité.

- Fonction et contexte : Il incarne la figure d’un stratège aguerri, dont la posture imposante et la gestuelle mesurée inspirent respect et confiance. Ses habits, à la fois usés par les combats et fonctionnels, rappellent un passé militaire glorieux mais aussi la dure réalité du présent.

Severo, le Commandant en Second

- Design et expression : Le regard patibulaire et l’expression sévère de Severo renforcent sa position de bras droit inflexible. Ses traits anguleux, presque ciselés, symbolisent la rigueur et l’intransigeance, essentiels pour exécuter les ordres du Commandant.

- Fonction et contexte : Second tactique, son uniforme pourrait intégrer des touches de couleur ou des insignes rappelant l’autorité, tout en arborant des éléments qui trahissent une vie passée dans la lutte pour la survie.


Comptone, le Soutien

- Design et expression Son visage, à la fois martial et sagace, combine la robustesse et l’intelligence. Les traits forts, accentués par un regard vif, racontent l’histoire d’un homme capable de canaliser la force brute tout en gardant une finesse stratégique.

- Fonction et contexte : Comptone est le pilier de l’unité sur le plan physique. Son design intègre des marques d’usure (poignées d’armes, accessoires utilitaires) qui symbolisent son engagement sur le terrain et son adaptabilité face aux imprévus.

Melvine, le Pilote de Char

- Design et expression : Un visage avenant et sympathique permet de créer un contraste avec la dureté du contexte militaire. Les yeux rieurs et les traits harmonieux invitent à croire en une humanité encore capable de douceur malgré l’enfer ambiant.

- Fonction et contexte : En tant que pilote, son look se veut plus moderne et ergonomique, combinant une technologie de pointe avec des détails qui rappellent son attachement à la camaraderie et à l’optimisme dans la tourmente.

Sinitiro, le Fantassin

- Design et expression : Le regard lointain et calme de Sinitiro traduit une profondeur intérieure et une sagesse acquise par l’expérience. Son visage, aux traits légèrement adoucis par le temps, laisse entrevoir une personnalité posée et réfléchie.

- Fonction et contexte : Son uniforme et ses accessoires sont pensés pour maximiser la mobilité et la discrétion, reflet d’un soldat aguerri qui sait observer et anticiper les mouvements ennemis.

Pavel, l’Artilleur

- Design et expression : Pavel, quant à lui, présente un visage marqué par la mélancolie et la rébellion. Ses yeux cernés et son expression désœuvrée traduisent une âme en proie aux tourments intérieurs.

- Fonction et contexte : Son design est volontairement contrasté : des éléments de style urbain ou « rebelle » s’entrecroisent avec des détails militaires pour illustrer sa lutte personnelle entre un devoir imposé et un désir de liberté.

Esquisses et Itérations Multiples

a. Exploration des Silhouettes et Gestes

Variations de silhouettes : Le designer expérimente différentes formes et proportions pour chaque personnage afin d’établir une reconnaissance immédiate. Une silhouette bien travaillée permet au joueur de différencier facilement les personnages dans le feu de l’action, même en vue de loin.

Dynamisme et gestuelle : Au-delà des traits statiques, la gestuelle – la posture, la façon de marcher, ou même les poses emblématiques – est dessinée pour raconter l’histoire d’un personnage. Par exemple, l’attitude de Severo, avec son regard patibulaire et sa posture de commandement, est pensée pour dégager une impression de puissance silencieuse.

b. Croquis Expressifs et Déformations

Esquisses expressives : En phase de brainstorming, le designer réalise des croquis rapides pour capturer l’essence émotionnelle et physique du personnage. Ces dessins ne sont pas définitifs, mais ils servent à explorer comment chaque trait du visage peut refléter la personnalité (la mélancolie de Pavel, le calme réfléchi de Sinitiro, etc.).

Esquisses et Silhouettes

- Silhouette Impactante : L’une des premières étapes consiste à dessiner des silhouettes qui se distinguent immédiatement. Une silhouette forte permet de reconnaître le personnage même de loin, ce qui est primordial dans la narration visuelle.

- Itérations Rapides : Plusieurs esquisses préliminaires sont réalisées pour tester différentes formes et postures. Ce processus itératif permet d’explorer plusieurs avenues avant de retenir celle qui correspond le mieux à la personnalité.

Déformations pour exagérer la personnalité : Parfois, certaines caractéristiques sont volontairement exagérées (comme un regard perçant ou des traits anguleux) pour accentuer la singularité et l’impact visuel du personnage.

Techniques de Stylisation

Lignes et Formes :

- Les traits anguleux ou courbés influencent l’impression générale : par exemple, des angles vifs peuvent suggérer la dureté et la détermination, tandis que des lignes plus douces indiquent la sympathie et la douceur (comme chez Melvine).

- La stylisation des traits du visage (yeux, nez, bouche) aide à exprimer l’état d’esprit du personnage.

- Exagération Contrôlée : En BD, l’exagération des caractéristiques permet de renforcer le caractère : un regard perçant pour Severo, ou une mâchoire affirmée pour Comptone, par exemple.

Conclusion

Ce projet de design pour l’album DARGON se veut une fusion subtile entre l’aspect fonctionnel militaire et l’expression des émotions humaines. Chaque protagoniste, de Semenov à Pavel, incarne une facette différente de l’expérience de guerre et de survie sur la colonie 14402. L’objectif est de faire ressentir au lecteur toute la complexité de ces personnages, en leur offrant non seulement une apparence marquante mais aussi une profondeur narrative qui invite à la réflexion sur la condition humaine dans des environnements extrêmes.

La création de ces personnages est un travail d’équilibre entre le narratif et l’esthétique. Chaque trait, chaque choix de couleur ou de forme est minutieusement pensé pour traduire l’essence du personnage, tout en s’inscrivant dans un univers cohérent et immersif. Le processus est résolument itératif, mêlant recherches approfondies, esquisses multiples et retours critiques pour aboutir à des designs qui parlent d’eux-mêmes et renforcent l’histoire de DARGON.

Ce travail illustre bien comment, en tant que character designer de BD, la technique se mêle à la créativité pour donner vie à des protagonistes riches, tant sur le plan visuel que narratif.

Ce développement intègre à la fois une rigueur technique et une sensibilité artistique, essentielle pour créer des personnages à la fois crédibles et inoubliables dans un univers riche en émotions et en conflits.

samedi 15 mars 2025

Commandant Séménov Nikolaï.


Colonie 14402 - Base retranché DARGON- l'Aube

De sa salle de commandement aux murs de béton dans le froid mordant de l'aube, alors que l'obscurité laisse lentement place à une lumière blafarde. La carte holographique, toujours allumée, projette en relief les contours de la colonie 14402. Le Commandant Nikolaï Séménov se tient à nouveau devant sa carte d’état-major. La tension accumulée durant la nuit se transforme en un silence pesant, comme si le monde retenait son souffle avant le chaos imminent.

La pièce est devenue le théâtre d’une méditation guerrière, où les ombres du passé se mêlent aux échos des combats futurs. Son regard, habituellement impassible, trahit quelques fissures, comme les cicatrices d’un homme marqué par la violence de la guerre.

« Chaque minute perdue est une vie qui s’éteint, » pense-t-il en passant sa main gantée sur la surface glacée de la table.

La boucherie de la colonie 33685.

Assis seul, le commandant ferme les yeux. Il revoit les scènes de la colonie 33685, un film en noir et blanc où la brutalité de la guerre se mêle à l’horreur de la perte. Nikolaï semenov le sauveur, le fin stratège des pires situation. A gagner ses gallons sur la colonie 33685 une des pire boucherie qui soi.

Il se remémore le cri étouffé d’un jeune insurgé, la rapidité d’une détonation, le dernier regard d’un soldat qui osait défier le destin. Il se remémore la bataille sanglante de la colonie 33685, l’horreur des visages juvéniles, l’innocence fauchée sous le fracas des détonations.

La douleur et la détermination se livrent un combat silencieux dans son esprit.

Ce jour là les DARGON débarquèrent sous ses ordres, porteurs de mort et d’ordre. La colonie 33685 a fait acte de sécession et s'est soulevée contre l’Empire. Il faut l’écraser, le mot d'ordre , aucun prisonnier, aucune clémence. Certains jetant les armes, mains levées, le regard oblique de suspicion et d’effroi. Mais cela n’a pas changé leur sort. Des garçons qui n’avaient pas vingt ans, des miliciens improvisés. Hagards, les yeux voilés de terreur, ils se rendent, espérant une clémence qui ne viendra jamais. Par nué les soldat rebelle c'est dissident se sont fait massacré. Les exécutions sommaires deviennent la norme. Sémenov se tourne vers une photo encadrée sur son bureau, montrant des soldats Dargon posant devant un charnier, trophées macabres de leur victoire écrasante.

Nikolaï Séménov incarne la guerre sous sa forme la plus brutale. Vétéran des pires conflits, il a forgé sa légende au milieu des cendres et du sang, gagnant ses galons dans des batailles où seul le carnage tranchait entre les vainqueurs et les disparus. Aujourd'hui, commandant des unités DARGON, il est celui que l'on envoie quand la mission ne tolère aucun échec. Les forces DARGON furent déployées sous le commandement de Séménov. Son ordre était sans ambiguïté : "Aucun prisonnier." sa clémence n'était pas dans l'équation. L'assaut fut d'une efficacité glaçante. Des exécutions sommaires balayèrent toute velléité de résistance. Les corps s'empilèrent, les soldats DARGON prenaient des photos devant les charniers, trophées d'une victoire sans gloire.

Stratège implacable, un homme qui a payé dans le sang le prix de l’immortalité.

Son nom gravé dans l’histoire des DARGON à la pointe d’une baïonnette souillée de sang.

— Ils me détestent, pensa-t-il, un sourire amer se dessinant sur ses lèvres. Mais ils me respectent. Et c'est tout ce qui compte. La sympathie n'a jamais gagné de guerre. Seule la force et la détermination mènent à la victoire.

Séménov ne cherche ni l'admiration ni l'amitié de ses troupes. Il ne cultive que l'efficacité militaire. Son autorité repose sur une compétence indiscutable et une stratégie infaillible.

Le Commandant Nikolaï Séménov n’est pas un homme que l’on admire. Il n’inspire ni affection ni loyauté aveugle, seulement une discipline implacable et un respect teinté de crainte. La clémence ? Un mot creux, un concept inutile. Seuls ceux qui acceptent la mort pour la grandeur de l’Empire en deviendront immortels. Peu lui importe le nombre de cadavres jonchant son chemin, tant que la mission est une réussite totale.

— Ils m'appellent le Boucher, pensa-t-il, son regard se durcissant. Mais ils oublient que c'est grâce à moi que l'empire tient encore debout. Les pertes humaines sont regrettables, mais nécessaires. L'objectif prime avant tout.— La clémence est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre, se dit-il. La victoire, à n'importe quel prix, voilà ce qui compte. Et je suis prêt à payer ce prix, quel qu'il soit. Séménov ne cherche ni l'admiration ni l'affection de ses hommes. Il n'a jamais été un chef bienveillant, encore moins un mentor. Mais il est respecté. Sous son commandement, les unités DARGON accomplissent l'impossible, survivant là où d'autres seraient tombés. Pourtant, être sous ses ordres, c'est voir son espérance de vie fondre comme neige au soleil. Il pousse ses soldats au-delà de leurs limites, les forge dans la douleur et le sacrifice.

Mais ces souvenirs ne sont pas là pour le hanter, ils sont la forge de sa détermination.

Un officier expérimenté, le Major Viktor, entre silencieusement dans la pièce. Le Major, dont les traits fatigués cachent une âme aussi endurcie que celle de son commandant, interrompt ce recueillement par un chuchotement presque respectueux :

— Commandant, les unités de reconnaissance confirment la présence d’un détachement ennemi sur le flanc est. Ils semblent préparer une embuscade.

Séménov lève les yeux, capturant en temps réel les mouvements lointains sur l’écran holographique. D’un geste mesuré, il trace du doigt la zone suspecte.

— Major Viktor, réplique-t-il d’une voix tranchante :

— Prévenez immédiatement le Capitaine Dmitriev. Qu’il organise une patrouille de contre-espionnage. Nous ne pouvons tolérer la moindre surprise.

Le Major acquiesce, ses yeux brillant d’une lueur de crainte mêlée de respect. Tandis qu’il s’éloigne, Séménov se laisse aller à un nouveau monologue intérieur, une confession silencieuse dont seul le froid de la pièce est témoin :

« Pourquoi ce fardeau incessant ? Chaque ordre, chaque exécution... je suis condamné à devenir ce monstre que l’on murmure dans les couloirs. Mais l’immortalité de l’empire ne saurait être bâtie sur des hésitations. Je suis le bouclier contre la faiblesse, le fer qui forge le destin de nos troupes. »

Un léger grincement dans le couloir interrompt ses pensées. C’est le Capitaine Dmitriev, un jeune officier dont l’ardeur se heurte à la rudesse de l’expérience de son supérieur.

— Commandant, demande le Capitaine d’une voix hésitante, « si nous devons affronter une embuscade, ne risquons-nous pas de perdre des hommes que nous avons déjà tant sacrifiés ? »

Le visage de Séménov se durcit, et dans un regard qui ne laisse aucune place à la contradiction, il répond avec une autorité implacable :

— Capitaine, répète-t-il en insistant sur chaque mot, « le sacrifice est la seule voie vers la victoire. Les lâcheurs ne seront jamais des vainqueurs. Ceux qui ne se battent pas jusqu’au bout n’ont rien à offrir à l’immortalité de l’empire. »

Le silence qui suit est lourd, chargé de l’inéluctable destin de ceux qui osent défier l’ordre. Les mots du commandant, semblables à des sentence gravées dans le fer, s’enfoncent dans l’âme du jeune capitaine.

Pendant quelques instants, le Capitaine Dmitriev observe Séménov, cherchant dans ses yeux une étincelle d’humanité, une lueur de compassion. Mais il ne trouve que la froide détermination d’un homme habitué à naviguer entre les ténèbres et la lumière éphémère de la gloire guerrière.

— Commandant, murmure-t-il enfin, presque dans un souffle, « et si nous pouvions éviter plus de pertes ? Ne pourrait-on pas trouver une autre voie ? »

Séménov se redresse lentement, son regard se perdant dans l’horizon invisible d’un avenir incertain. Il répond, sa voix se faisant l’écho d’un destin inévitable :

— Il n’y a pas de voie sans sacrifice, Capitaine. La clémence ne nourrit que les faibles, et l’histoire ne retiendra jamais le nom de ceux qui ont tremblé devant l’adversité.

Les minutes s’étirent alors que l’orage de la bataille se prépare. Dans le cœur de Séménov, le conflit intérieur fait rage : le poids de ses ordres, le souvenir des vies perdues, et la nécessité implacable de la victoire. Il se remémore alors un instant, dans un flash de souvenir, le visage d’un soldat qu’il avait autrefois épargné – une erreur, disait-il, qui avait coûté bien plus qu’un simple acte de pitié.

« Je ne peux me permettre le luxe d’une faiblesse, » se répète-t-il intérieurement, son regard se durcissant à mesure que la lumière se renforce. « L’empire exige le sang des vaillants. »

Tandis que les préparatifs battent leur plein et que l’odeur âcre de la peur commence à envahir la salle de commandement, Séménov Nikolaï prononce, d’une voix qui résonne comme un ultime serment :

— À l’aube, nous frapperons avec la précision d’un éclair. Que chaque homme se souvienne : vaincre ou mourir, telle est la loi. Aucune hésitation ne sera tolérée, aucune vie sacrifiée en vain. Préparez-vous, car l’immortalité de l’empire est en jeu.

Les officiers se dispersent, laissant Séménov seul avec ses pensées. Dans le calme relatif de ce moment suspendu, il contemple une dernière fois l’horizon incertain, conscient que, malgré l’ombre qui plane sur son âme, le destin de l’empire se jouera dans la fureur du combat.

« La guerre est ma destinée, et l’immortalité de l’empire mon ultime quête, » pense-t-il, alors que le premier rayon de soleil perce timidement à travers les interstices de la pièce, annonçant le début d’un nouveau chapitre sanglant.

L'immortalité de l'Empire prime sur toute considération humaine. Sous ses ordres, l'espérance de vie chute radicalement. Il le sait. Ses hommes le savent. Certains sombrent dans la folie, d'autres dans le suicide. Mais tant qu'il reste des soldats à envoyer au combat, la machine de guerre continuera d'avancer.

Pour certains, mourir au combat aurait été une bénédiction. Ceux qui sont revenus n’ont ramené avec eux que l’ombre de leur propre humanité.

L'assaut de la colonie 14402 sera un nouveau chapitre dans son histoire de sang et de fer. Encore une fois, ses stratégies impitoyables briseront l'ennemi. Encore une fois, il mènera ses troupes dans un bain de sang où seuls les plus forts survivront. Encore une fois, la victoire aura un goût amer.

« Dans chaque combat, je retrouve le visage de ceux que j’ai perdus, la douleur et la rage qui m’animent. Je suis le gardien d’un ordre brutal, le dernier rempart contre la faiblesse de l’âme humaine. Ceux qui tremblent devant l’obscurité, qui fuient la vérité du combat, ne sont que des ombres destinées à disparaître. L’immortalité de l’empire se construit sur l’abnégation et le sacrifice. »

Les lâcheur ne seront jamais des vainqueurs...